L’Italie sur le chemin de la Grèce emprunte à 7 %
En dépit d’une détente sur les taux d’intérêt en Europe, L’Italie est toujours contrainte d’emprunter à 7% pour placer ses obligations à 10 ans. Un taux qui ne peut être longtemps supportable et qui la conduit sur le chemin de la Grèce. Sur le marché secondaire, le rendement de la dette à 10 ans reste supérieur à 7%. Pendant que la grande presse et quelques analystes tressent encore des éloges au nouveau chef de gouvernement Italien, Mario Monti, les marchés sanctionnent à nouveau les taux d’intérêt italien. En fait si l’Italie est victime de l’enlisement de la crise de l’endettement européen, elle porte aussi sa part de responsabilité. Une responsabilité pour le passé compte tenu de l’accumulation d’un endettement qui approche les 130 % du PIB mais aussi une responsabilité pour le présent. Peu d’observateurs ont en effet relevé que Mario Monti (voir article) considérait que certains objectifs définis avec l’Europe en matière d’assainissement ne pourraient pas être tenus. Finalement un langage qui se rapproche un peu de celui des dirigeants grecs qui signent avec réticence des feuilles de route pour les remettre en question quelques semaines après. En outre Mario Monti n’est pas le seul décideur, il faut attendre les résultats des prochaines élections pour connaître la véritable politique de l’Italie. Avec un taux de 7% l’Italie prend le chemin de la Grèce car un tel taux va réviser sérieusement le taux d’endettement de l’Italie. En fait on se fie aux chiffres officiels de l’Italie, sans autre vérification. C’est ainsi que la crise Grecque a éclaté quand on s’est enfin aperçu que les déficits étaient complètement sous estimés. Par ailleurs l’Italie lors du lancement de ses derniers emprunts a aussi été victime de l’attentisme de l’Europe dont la réunion n’a servi à peu près à rien puisque l’Allemagne a maintenu ses positions et que la France n’a pu que s’aligner. Monti était présent à cette réunion et a pu mesurer le niveau de paralysie de la gouvernance européenne. La commission européenne découvre la lune comme d’ habitude et se limite à des constats : Comme avec Berlusconi mais avec désormais un vernis technocratique, l’Italie affirme par la voix de Mario Monti que l’équilibre budgétaire sera atteint en 2013. On voit mal comment avec le gonflement de la dette liée d’une part à la hausse des taux, d’autre part à la récession certaine pour la fin de l’année qui va affecter l’Italie.
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