Barnier, commissaire européen, pour les euro-obligations sous conditions
Barnier, commissaire européen au Marché intérieur découvre enfin que les euro-obligations sont une bonne idée mais nécessitent comme préalable une meilleure gouvernance de la zone euro et un budget européen plus important ; Il y a déjà plusieurs mois que l »Allemagne pose le problème en ces termes. La commission se réveille et va proposer mercredi des orientations visant à renforcer ses pouvoirs d’intervention sur les budgets nationaux en contrepartie d’euro-obligations. »Nous travaillons sur cette idée (des euro-obligations) », confirme Michel Barnier dans une interview accordée à TV5-Monde. « Le préalable pour faire des obligations mutualisées, pour faire des dettes en commun, ce qui me paraît être une idée juste, c’est d’avoir une coordination, une surveillance, une gouvernance communes, et d’avoir un budget européen plus important », ajoute-t-il. Des assurances concernant la gouvernance de la zone euro et la solidité du budget européen pourraient amener l’Allemagne à lever son opposition à la mutualisation de la dette européenne par l’introduction d’euro-obligations, ajoute-t-il. « L’Allemagne bougera dès l’instant où elle aura confiance dans cette capacité de gérer notre économie en commun », prédit avec retard Michel Barnier. Il y a déjà plusieurs mois que l’Allemagne ne dit pas autre chose. Jusqu’alors on avait surtout entendu un seul versant de l’orientation à savoir l’impérative nécessité d’intervention massive la BCE. L’autre versant impliquant la perte de souveraineté des Etats avait été escamoté. Ceci étant le mécanisme des euro-obligations ne sera pas nécessairement géré par la BCE mais cela reviendra au même puisqu’en dernier ressort, la BCE et les Etats seront garants d’une manière ou d’une autre de ces obligations européennes communes. Le réveil tardif de Barnier témoigne des atermoiements de la commission face à la crise. Comme le reconnaît Barnier sa dernière proposition d’interdire les agences de notation en Europe « n’ont pas fait l’unanimité », c’est le moins que l’on puisse dire puisque cette orientation irréaliste a été retoquée. Encore un effort et la commission se rendra compte qu’il faut s’attaquer aux vrais sujets.