OCDE : récession aussi en 2012
Les instituts de prévision n’en finissent pas de réviser leurs pronostics pour 2012 L’OCDE (comme les autres) vient une nouvelle fois de revoir à la baisse les perspectives de l’année prochaine. Pour la zone euro, la croissance ne serait plus que de 0.2% et pour la France 0.3% ; Autrement dit on sera encore très proche de la récession. Toutes ces prévisions sont en effet très aléatoires et relèvent davantage de la méthode du doigt mouillé que de méthodologies pertinentes. Rappelons simplement ce qui était prévu en 2012 pour la France il y a un peu plus d’un an ; le gouvernement comptait en 2012 sur une hausse du PIB 2.5%, le FMI sur 1.8%, la commission économique européenne sur 2% et l’OCDE sur 2% également. Depuis ces prévisions ont régulièrement été revues à la baisse. En fait ce n’est sas doute pas fini car personne n’est capable d’intégrer dans les modèles les nouvelles variables qui caractérisent le caractère systémique de la crise. En réalité ce qui est certain c’est que nous sommes entrés dans la récession depuis la rentrée, que la consommation, seule moteur de la croissance recule, que le chômage atteint des niveaux record et que l’environnement européen est aussi déprimé que celui de la France. En outre on connaît la propension des instituts de prévisions à gonfler les perspectives pour ne pas désespérer davantage investisseurs et acteurs économiques. On espère toujours que le caractère volontariste des perspectives de croissance encouragera la confiance et dopera ainsi l’activité économique. L’OCDE envisage donc un quasi récession en 2012 pour la zone euro et pour la France, officiellement +0.3% pour la France et +0.2% pour la zone euro. L’Italie serait à -0.5%, le Royaume Uni à +0.5, le Japon à +2%, les Etats Unis à +2% et l’Allemagne à seulement +0.6%. Par contre, toujours aussi volontariste, l’OCDE prévoit une nette reprise pour toute le monde en 2013 (1.4% pour la zone euro, 2.5% pour les Etats-Unis. Des prévisions pour 2013 complètement illusoires autant que celles qui étant envisagées il y a un peu plus d’un an pour 2012. En fait l’ croissance des pays développés comme émergents ralentit, la zone euro est engagée dans la récession à mesure que la crise de la dette se propage dans l’économie réelle. »Les inquiétudes sur la soutenabilité des dettes souveraines dans la zone euro se propagent. La contagion récente de la crise à des pays jadis perçus comme bénéficiant de finances publiques relativement solides pourrait, si elle n’était pas résolue, dégénérer de manière retentissante », écrit Pier Carlo Padoan, chef économiste de l’OCDE. Visée par cette analyse, la France bien sûr mais aussi l’Allemagne qui commence à comprendre que ses équilibres financiers seront également remis en cause. Ce que les marchés ont compris rapidement lors de l’échec retentissant du dernier emprunt allemand. On voit mal comment la reprise pourrait se réveiller en 2013 avec la montée du chômage surtout en France. »Le chômage reste très élevé dans de nombreux pays de l’OCDE et, de façon inquiétante, le chômage de longue durée se généralise », indique l’OCDE. Le taux de chômage des pays OCDE est attendu à 8% en 2011, 8,1% en 2012 et 7,9% en 2013.comme pour la croissance, il faut malheureusement s’attendre à des encore plus chiffres plus médiocres. Par ailleurs, la crise de la dette est loin d’être terminée. La zone euro, engluée dans une crise de la dette devenue politique, constitue la principale préoccupation de l’OCDE qui faute de prévoir l’avenir s’en tient à des évidences peu éclairantes « La portée d’un événement négatif majeur dans la zone euro (comme celui d’un défaut) dépendra des canaux à l’œuvre et de leur virulence. Les conséquences pourraient être relativement bénignes dans certains cas ou hautement dévastatrices dans d’autres », prévient l’OCDE. Pour les Etats- Unis, l’OCDE fait aussi le grand écart en prévoyant certes une croissance de 2% en 2012 et 2.5% en 2013 mais tempère son optimisme en indiquant que l’absence d’accord sur les moyens de réduire les déficits et contrôler les dépenses pourrait quant à elle faire basculer la première économie mondiale dans une récession difficile à résorber par les outils classique de politique monétaire. L’OCDE appelle les banques centrale aux pires des scénarios, en les incitant à des politiques accommodantes, avec des interventions massives et des taux d’intérêt zéro. Un appel direct à la BCE, qui comme la gouvernance européenne, intervient toujours trop peu et trop tard.
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