La commission européenne n’écarte plus le risque de récession en Europe
Chaque mois, les experts révisent à la baisse leurs prévisions de croissance. Tous ou presque sont toujours top optimistes sur leurs projections économiques. Une raison à cela , les carences méthodologiques qui ne peuvent intégrer des variables inconnues qui pèsent sur la crise, une autre raison le volonté de ne pas désespérer investisseurs, consommateurs et citoyens. Des raisons aussi internes à chaque pays dont les perspectives électorales interdisent d’avouer la vérité. Au total, c’est évidemment du temps perdu et surtout une perte de crédibilité auprès de tous et notamment des marchés. »La croissance s’est arrêtée en Europe et nous pourrions connaître une nouvelle phase de récession », a indiqué jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, à l’occasion de la publication des prévisions économiques d’automne de l’exécutif européen à Bruxelles. « Ce risque provient principalement des craintes liées à la dette souveraine » en zone euro, on ne peut exclure une récession profonde et prolongée et de nouvelles turbulences sur les marchés est possible ». Techniquement, une récession se définit à partir d’au moins deux trimestres consécutifs de recul de l’activité économique. Pour l’Europe, il s’agirait de la deuxième récession en trois ans, après celle née de la crise financière en 2008, avec pour conséquence un chômage et un taux d’endettement qui se maintiendrait à un niveau élevé (plus de 90% en 2012 pour la seule zone euro). Aujourd’hui ce qui est en cause, c’est évidemment le niveau d’endettement mais surtout la crédibilité de l’Europe, de sa gouvernance, de celle des Etats. On ne croit plus dans les prévisions économiques et financières européennes et on ne croit pas que l’Europe puisse affronter de manière significative et cohérente ses insuffisances. La vérité, c’est que si rien ne change, l’Europe est engagée dans un cercle vicieux : dettes, austérité, récession, déficit ; Au lieu de constater la réalité des faits et tenter d’y répondre de manière coordonnée et adaptée, c’est la politique des petits pas tant au plan de l’union économique qu’à l’intérieur des États. Quelle crédibilité peut avoir l’Europe qui en est à son cinq ou sixième plan face à la dette. Le premier a fait illusion pendant deux mois, le dernier pendant trois jours. Même chose en France, il a fallu seulement quelques jours, après la remise en cause de la croissance de 1% espérée en 2012, pour que beaucoup d’experts (et notamment ceux des marchés) considèrent que cette révision n’était pas crédible.
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