Budget 2012 : un nouveau plan qui en appellera d’autres !
Il faut s’en doute s’y habituer, les plans de révision budgétaire succèdent aux plans. Trop dépendants des marchés et bousculés par eux, les États sont donc condamnés à rassurer en permanence pour ne pas voir leur note dévalées par les agences. Ce sera donc pour la France le deuxième plan en moins de trois mois pour l’année 2012. Ce ne sera sans doute pas le dernier ; peut être même en faudra-t-il un nouveau d’ici la fin de l’année si la spéculation qui a commencé sur les taux d’intérêt français continue. L’écart dans ce domaine n’a jamais été aussi important avec l’Allemagne. La France emprunte presque 50% plus cher que l’Allemagne en dépit de son triple A. Un triple A en fait très menacé. De ce fait, il faut pour le gouvernement rassurer, rassurer encore, promettre de ramener le déficit à 3% en 2013 et l’équilibre en 2016 ; la révision était inévitable car la perspective de croissance de 1.75% du gouvernement était trop discréditée. Le gouvernement a donc choisi une hausse du PIB de 1 %. Une prévision encore assez forte car les analystes n’attendent guère pour l’instant plus de 0.7 à 0.8%. Et encore ces prévisions sont elles relativement théoriques car la récession qui s’annonce pour la fin de l’année 2011 pourrait conduire encore à devoir ces chiffres. Comme la Grèce, comme l’Italie, comme d’autres pays endettés à l’excès, la France va donc régulièrement refaire ses comptes et tout aussi régulièrement présenter des ajustements au budget 2012. Cette fois, il n’y aura pas encore de véritable séisme, avec notamment un relèvement partiel de TVA, une ponction sur les grandes entreprises, une nouvelle petite réforme des retraites, des économies budgétaires. L’objectif c’est de dégager 6 à 8 milliards d’euros, Une somme qui de toute manière sera très insuffisante pour tenir les objectifs de rééquilibrage budgétaire (il en faudrait au moins une vingtaine dans les conditions économiques actuelles) mais qui peut permettre de gagner du temps au gouvernement Fillon. Le risque en procédant par petites touches pour ne pas effrayer l’électorat, c’est en fait de ne pas atteindre l’objectif central qui est de rassurer les marchés et surtout de perdre ce précieux triple A. La récession qui s’installe pour cette de l’année risque de remettre en question des prévisions peu crédibles et il faut prévoir une-ou plusieurs- révisions budgétaires- avant les élections présidentielles.
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