Reuters : la croissance française revue à la baisse
Progressivement les instituts et les économistes revoient à la baisse la croissance. Ces révision sont régulières et progressives sans doute pour ne pas affoler les marchés mais ce n’est sûr que cela rendre réellement service à l’économie. La croissance de l’économie française devrait tomber à 1,0% en 2012 après 1,6% cette année, montre jeudi une enquête de Reuters, un ralentissement qui risque de compliquer le redressement des finances publiques et la préservation de la note souveraine « triple A ».L’enquête réalisée auprès d’une vingtaine d’économistes confirme ainsi la dégradation rapide des anticipations: en juillet, la médiane des prévisions donnait encore une croissance de 2,0% pour 2011 et de 1,7% pour 2012.Le gouvernement a basé son projet de budget 2012 sur une hypothèse de croissance de 1,75% l’an prochain. Un chiffre de 1,0% seulement pourrait donc contraindre le gouvernement issu de la prochaine présidentielle à de nouvelles mesures de rigueur pour respecter les engagements français en matière de réduction des déficits. »L’environnement économique mondial s’est fortement détérioré et le seul élément positif qui tire la croissance en ce moment, l’investissement des entreprises, va souffrir du resserrement des conditions de financement », explique Jean-Christophe Caffet, économiste de Natixis. Bien que revu en baisse depuis juillet, le consensus pour la croissance 2011 reste proche de la prévision gouvernementale, ramenée à 1,75% fin août. Cinq des 16 experts interrogés sur ce point prévoient une contraction du produit intérieur brut (PIB) français au cours de l’un des prochains trimestres, une hypothèse qu’aucun d’eux n’envisageait il y a trois mois. Là encore, c’est progressivement que les économistes conviennent que la récession est possible. Dès lors même la prévision à 1% est hypothétique car l’acquis de croissance sera nul en 2012 et on voit mal sur quoi pourrait reposer la croissance puisque la consommation est une tendance baissière et que les investissements comme les exportations seront nettement dans le rouge en 2012.