USA: le plan OBAMA pour l’emploi de plus en plus hypothétique
En dépit d’une tournée en autocar de trois jours, le plan pour l’emploi d’Obama est de plus en plus menacé par le Congrès. En six discours publics, au cours d’arrêts impromptus dans des restaurants, des écoles et des petits commerces, le président a martelé son message: la classe moyenne souffre de la crise et le Congrès doit l’aider. M. Obama s’est présenté comme une figure rassembleuse: « je ne suis pas le président démocrate, je ne suis pas le président républicain, je suis le président des Etats-Unis », a-t-il lancé mercredi à North Chesterfield (Virginie, est), sa dernière étape après 1.000 km de route depuis Asheville en Caroline du Nord (sud-est). Reconnaissant que « les gens souffrent » toujours des effets de la crise, M. Obama a affirmé que la solution résidait dans le plan de 447 milliards de dollars qu’il a envoyé le mois dernier au Congrès, combinant mesures de relance et allègements fiscaux pour la classe moyenne et les PME. Mais le 11 octobre, le Sénat, où l’opposition républicaine détient une minorité de blocage, a refusé d’examiner ce plan dans son ensemble. Le président souhaite désormais que le Congrès examine séparément ses différents éléments. Les républicains s’opposent à toute mesure de relance, affirmant que le plan de 787 milliards de dollars voté au début de la présidence démocrate en 2009 a non seulement fait la preuve de son inefficacité, mais davantage creusé la dette record du pays. Les adversaires de M. Obama sont aussi hostiles au financement du dispositif, assuré en particulier par une hausse de la fiscalité des plus riches. Pour le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ce plan reviendrait à « augmenter les impôts d’un peu plus de 300.000 entrepreneurs ». C’est dans ce contexte de durcissement que le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a dit vouloir organiser vendredi un premier vote procédural sur le premier volet du plan. Même s’il est adopté, ce qui n’est pas assuré vu la méfiance qu’il inspire même à certains sénateurs démocrates, la Chambre des représentants devra ensuite le voter en termes identiques. Or, les républicains détiennent la majorité absolue dans cette assemblée et ont fait bloc dans le passé contre l’administration Obama. Cet état de fait conduit les républicains à reprocher à M. Obama de s’acharner sur des mesures qui n’ont aucune chance de devenir loi et de faire campagne pour la présidentielle de novembre de 2012 aux frais du contribuable, au lieu de travailler avec eux à des mesures plus consensuelles. Ce plan pour l’emploi de Barak Obama pourrait relever la croissance des Etats-Unis d’un à trois points de pourcentage en 2012. Le plan d’Obama prévoit la création d’un million d’emplois et de diminuer le taux de chômage d’au moins un demi-point de pourcentage. L’interrogation demeure vis-à-vis de l’attitude des républicains ; Il paraît peu probable qu’ils approuvent la totalité de ce plan de 447 milliards de dollars. Nous sommes déjà en période électorale et Obama est au plus bas dans l’opinion publique. Ce plan risquera de redorer un blason quelque peu terni par l’usure du pouvoir et par la crise. En fait, Obama veut surprendre et jouer l’opinion publique contre les républicains. Il s’agit donc d’abord d’une réplique de nature économique pour répondre à la situation de récession économique. C’est une stratégie pour redonner la confiance qui manque et qui mine les marchés. C’est aussi bien entendu une opération politique. Dans un sondage NBC News/Wall Street, la cote de popularité d’Obama touche son plus bas niveau, à 44%. Les fondamentaux économiques et financiers des Etats Unis (et de l’Europe) sont mauvais et les plans précédents, notamment la politique accommodante de la FED, n’ont pas donné les résultats escomptés. L’enjeu c’est surtout de redonner confiance aux marchés d’abord, aux consommateurs ensuite, aux électeurs enfin. Compte tenu de l’environnement général Obama n’est pas du tout certain de gagner son pari.