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Accord européen : une bouffée d’oxygène qui va provoquer une récession généralisée en Europe
L’absence d’accord aurait évidemment été pire que les décisions prises au sommet européen. Cet accord était nécessaire car il était attendu avec la plus grande impatience. Pour autant l’Euro est-il sauvé ? L’Europe va-t-elle sortir de la crise ? En fait rien n‘est durablement réglé. Eric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision de l’OFCE convient dans un hebdomadaire « qu’on a seulement évité le pire et qu’il serait péremptoire de considérer que l’euro est sauvé ».Après le soulagement et l’émotion qui a suivi l’accord, l’analyse des résultats de cette négociation va s’affiner et devenir plus pertinente. D’une centaine manière et de façon schématique, on pourrait considérer qu’on a sauvé la crise de la dette mais qu’on va provoquer une crise économique sans précédant. La plupart des pays vont maintenant engager des meures d’austérité sans précédant qui vont tuer la croissance pour plusieurs années. Précisément à un moment où cette croissance était déjà en berne. Le ralentissement et même la stagnation affecte globalement l’Europe depuis l’été, pour la fin de l’année c’est la récession qui s’annonce et les perspectives de croissance pour 2012 sont illusoires. Les plans de rigueur qui s’imposent après l’accord européen vont contribuer à plonger l’Europe dans une dépression économique qui pourrait durer plusieurs années. « Il n’y aura donc pas de croissance en Europe, mais une récession quasi-généralisée. Et penser qu’un pays comme la Grèce peut résorber ses déficits alors qu’il y une récession très importante, c’est se mettre le doigt dans l’œil. » Affirme le responsable de l’OCDE. Concernant le plan de recapitalisation des banques, là aussi on est sans doute un peu trop optimisme car si ce plan est dimensionné à la décote de la dette grecque, il ne saurait être adapté à d’autres risques plus importants comme ceux de l’Italie, de l’Espagne et bien évidemment de la France. Les banques vont subir une dévalorisation d’une centaine de milliards sur la dette publique grecque, ce qui correspond à la recapitalisation voulue par l’‘Europe. Qui plus est après l’absorption de ce choc grec, les banques devront sans doute, pour beaucoup, se recapitaliser encore pour monter les fonds propres à 9%. Le plan de recapitalisation n’est donc pas à la hauteur de nouveaux risques potentiels. Le responsable de l’OCDE en convient : « Les banques pourront supporter de venir en aide à des petits Etats, comme le Portugal ou l’Irlande. Mais si l’Italie se retrouve dans la situation de la Grèce, le choc économique sera trois fois supérieur à celui des subprimes, en 2008 » ; or tout va dépendre des taux d’intérêt futurs, lesquels dépendent des perspectives d’équilibre budgétaire qui eux sont liées aux rentrées fiscales et à la croissance. Si l’Allemagne peut par exemple emprunter à 2%, la France emprunte à environ 3.30% et l’Italie à 6%. Un taux qui pourrait encore augmenter pour l’Italie si Berlusconi ne convainc pas davantage sur son plan d’ajustement financier. « L’endettement public inquiète les marchés financiers. Ces derniers, par le biais des agences de notation, pointent les pays les plus faibles et y associent une prime de risque. Du coup, la pression augmente sur ces pays qui voient leur croissance chuter et leur taux d’intérêts augmenter » remarque le responsable de l’OCDE qui pointe ainsi la question centrale du processus de décroissance dans lequel s’engage l’Europe. Or c’est maintenant la question centrale. Sans croissance comme c’est prévisible avec les seules mesures, l’austérité remettra nécessairement aussi en cause les équilibres budgétaires et les dettes. L’Europe (comme la plupart des experts), segmente à l’excès les éléments de la problématique globale (un jour les finances, un jour l’économie, un jour le social un autre jour l’environnement etc.) et sous estime les interactions dans la crise systémique que nous vivons. Jour après jour, après s’être laissé gagner par l’euphorie du sommet européen, les analystes vont prendre conscience du cercle vicieux dans lequel nous sommes engagés. Pour le dire plus simplement, on a cru régler la dette mais on a oublié la croissance. On a gagné du temps en espérant convaincre les marchés de se calmer mais en fait on va aggraver les fondamentaux économiques et la dette avec.
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