France: la croissance plombée par la consommation
Une nouvelle fois les perspectives de croissance du gouvernement vont devoir être révisées. En effet l’INSEE constate une stagnation de la consommation des ménages cet été. Les dépenses de consommation des ménages français en biens se sont stabilisées, avec une augmentation de 0,2% en août et une baisse identique en juillet. Sur les deux mois, c’est donc la stagnation. La légère baisse de juillet est due principalement au recul des achats d’automobiles et de biens d’équipement du logement. La reprise des mêmes achats d’automobiles et la progression des dépenses d’énergie ont contribué à la hausse de la consommation en août, a précisé l’Insee. Les analystes de Natixis s’attendent à un ralentissement « assez significatif » des dépenses de consommation sur l’année, tablant sur une hausse de 0,4% (après +1,3% en 2010). On sait que c’est surtout la consommation qui tire la croissance puisque le solde des échanges est dans le rouge (75 milliards de déficit) et que face au ralentissement mondial, les investissements se tassent. Le troisième trimestre devrait donc être assez décevant. On voit mal comment on pourrait atteindre 1.75% de croissance du PIB en 2011, on sera plus vraisemblablement autour de 1.3%, ce qui remet en cause les prévisions budgétaires et les perspectives de réduction de la dette. Le gouvernement français annonce qu’il va poursuivre dans la voie de la réduction du déficit public, qu’il prévoit pour l’instant de réduire à 5,7% du produit intérieur brut fin 2011, 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014. Le gouvernement prévoit que le rapport dette publique/PIB commencera à baisser à partir de 2013. Ce ratio atteindrait selon lui 84,6% du PIB en 2011, 86,0% en 2012, 85,6% en 2013 et 84,1% en 2014. Or en l’état actuel de la situation, c’est déjà un déficit record qui s’annonce pour 2011 tant pour le budget que pour la dette. Ces prévisions sont donc déjà dépassées. Pour la première fois, la charge de la dette, c’est à dire ses intérêts, est en train de devenir le premier poste budgétaire de la France. Elle s’élèvera à 48,8 milliards d’euros, pour un endettement estimé à 87,4% du PIB. Il est clair qu’avec une croissance de l’ordre de 1.3%, les perspectives officielles sont à revoir.
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