La FED pessimiste pour l’économie agit seulement sur les taux à long terme
On attendait beaucoup de décisions de la FED, finalement comme on connaissait déjà ses décisions sur les taux on a surtout retenu son analyse très pessimiste de l’économie. Du coup, Wall Street a également chuté mercredi et ne devrait pas encourager les autres places mondiales à se redresser. La Réserve fédérale a maintenu ses taux directeurs à entre 0% et 0,25% afin de soutenir l’économie et cela jusqu’à jusqu’à la mi-2013. Ainsi que nous l’annoncions hier, la Fed va acheter des emprunts du Trésor à échéance longue pour peser sur les taux d’intérêt à long terme. Cette action sur les taux longs est destinée soutenir l’activité, une action comparable à celle conduite dans les années 60 et baptisée alors « Opération Twist». La Fed devrait faire évoluer la composition de son bilan pour y renforcer la part des titres à long terme. Comme les taux d’intérêt à court terme sont proches de zéro et que son bilan est plombé par des achats de titres de dette pour plus de 2.000 milliards de dollars, la Fed se tourne vers de nouvelles formes de soutien en mettant l’accent dans son bilan sur les titres longs au détriment des titres courts Au sein de la Fed, le consensus des membres du comité de politique monétaire a donc effectivement évolué en faveur d’une modification de la structure du bilan, dont le total atteint les 2.800 milliards de dollars, en vue d’en allonger la maturité. La FED pense ainsi abaisser le coût de financement du logement pour les ménages et de l’investissement pour les entreprises et veut encourager les investisseurs à se tourner vers des actifs offrant théoriquement de meilleurs rendements, comme les actions ou les obligations d’entreprise. Bref, des mesures d’accommodement monétaire qui ne sont pas négligeables mais qui ne seront sans doute pas suffisantes pour empêcher la récession de la fin de l’année. La croissance américaine a été de 1,0% en rythme annuel au premier semestre et les représentants de la Fed, comme le FMI ou l’OCDE, ont annoncé une révision à la baisse de leurs prévisions économiques. Pour la fin, de l’année la récession est maintenant en vue. Le plan Obama pour l’emploi qui est encore loin d’être adopté conte tenu des l’opposition des conservateurs dans le meilleur des cas ne donnera des résultats qu’à moyen terme. Il en est de même pour les nouvelles mesures de la FED. Au mieux, la croissance ne peut pas repartir avant le milieu de 2012. En fait si la FED maintien ses taux zéro jusqu’au milieu 2013, c’est qu’elle n’espère pas de reprise significative avant cela. Ce que confirment les récentes prévisions du FMI pour les Etas Unis comme pour l’Europe, Pour le FMI, L’Europe et les Etats-Unis risquent de plonger dans la récession l’an prochain à moins de s’attaquer rapidement à des problèmes économiques qui pourraient contaminer le reste du monde. Comme le FMI, l’OCDE demande un assouplissement des politiques monétaires. « Si, dans les prochains mois, apparaissent des signes dénotant que la faiblesse persiste ou que l’économie risque de retomber dans la récession, les taux devront être abaissés là où des marges de manœuvre existent », juge l’organisation. Et là où ces marges font défaut ( comme aux Etats-Unis par exemple) , poursuit-elle, « d’autres mesures pourraient être prises », comme des interventions des banques centrales sur les marchés de capitaux et des engagements fermes de maintenir des taux pendant une période prolongée. Les mesures de la FED répondent en partie à ces injonctions. La BCE, qui réagit comme les autres institutions européennes, toujours trop peu et trop tard s’en tient à ses taux actuels qui ne sont ni adaptés à la relance économique, ni au soutien des pays englués dans la crise obligataire. En conclusion, les institutions financières et monétaires infranationales ne pourront pas empêcher la récession économique de la fin 2011 et de 2012. Sans doute attendent-elles la prochaine crise financière pour prendre des mesures coordonnées adaptées à la hauteur des enjeux.
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