L’inflation qui ronge le pouvoir d’achat va faire encore diminuer la consommation des ménages.
Les prix sont à la hausse en France en août, portant l’inflation sur un an à son plus haut niveau depuis 3 ans ; La hausse est due surtout à l’augmentation des cours des matières premières, au relèvement d’électricité (+1,4% sur un mois, +7,7% sur un an) et des prix des produits manufacturés. Ces derniers prix affichent en effet un bond de 1,6% d’un mois sur l’autre et la hausse a atteint 9,8% en un mois pour l’habillement et les chaussures et 3,3% pour les meubles. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,5% en août par rapport au mois précédent et l’inflation sur un an a atteint 2,2%, son plus haut niveau depuis octobre 2008, juste avant les premiers effets de la crise financière. En juillet, l’indice des prix à la consommation avait baissé de 0,4% sur un mois, ramenant sa hausse en rythme annuel à 1,9%. Les prix de l’énergie ont parallèlement poursuivi leur progression, de 0,4% par rapport à juillet et de 11,9% par rapport à août 2010. Un mouvement favorisé par le relèvement des tarifs et par la hausse continue des cours des produits pétroliers. L’indice IPCH pour l’ensemble de la zone euro sera publié jeudi; une première estimation, le 31 août, l’a donné en hausse de 2,5% en rythme annuel. Avec un pouvoir d’achat qui progressé de moins de 1%, une inflation d’environ 2% sur un an, mécaniquement la consommation encaisse le choc. C’est donc aussi la croissance qui va dévisser au second semestre . La consommation devait pourtant constituer le principal soutien à la croissance puisque les exportations sont une nouvelle fois sont nettement dans le rouge. Pas étonnant dans ces conditions que le chômage progresse La véritable reprise ne semble pas pour demain et la sortie de crise reportée à beaucoup plus tard puisque 2012 connaîtra une croissance encore inférieure à 2011 La plupart des experts prévoyaient pourtant une hausse de cette consommation. Du coup, le scénario de sortie de crise semble avoir du plomb dans l’aile. Au cours de ces dernières années, la France avait limité les dégâts surtout grâce à la bonne tenue de la consommation ; ainsi en 2010, les deux tiers de la croissance provenaient des dépenses des ménages dans ce domaine. Du coup la croissance pourrait être encore révisée à la baisse en 2011, d’autant que les exportations sont toujours aussi faiblardes. On comprend mieux pourquoi le chômage se dégrade. Le scénario d’une sortie de crise paraît désormais discrédité puisqu’on aura bien du mal, sur la tendance, à atteindre 1.75% de croissance du PIB en 2011. En outre pour 2012 l’OCDE et le FMI prévoient pour la France une croissance nettement inférieure à celle de 2011. Donc à un niveau qui sera encore trop faible pour faire reculer le chômage. Or le chômage constitue la principale préoccupation des français qui par ailleurs ne restent pas indifférents aux plans d’austérité en Grèce bien sûr, mais aussi en Irlande, au Portugal, en Espagne et en Italie. Certes la période électorale n’est guère propice pour engager des réformes structurelles pour assainir les comptes publics, ce qui nous assure d’un report de cette austérité ; à moins évidemment que les agences de notations ne s’invitent dans la campagne électorale pour contraindre la France à faire face à un endettement plus que préoccupant et qui progressera en 2011.
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