Etats-Unis : la récession économique

Etats-Unis : la récession  En dépit de quelques manipulations statistiques pour afficher une stabilité du taux de chômage à 9.1% en août, la situation de l’emploi montre que les Etats-Unis sont bien entrés dans une phase de récession. En fait, on a supprimé davantage d’emplois qu’on en a créés si on tient compte des emplois publics et privés. Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis sont les plus mauvais depuis ceux de septembre 2010, mois au cours duquel l’économie américaine avait détruit plus d’emplois qu’elle n’en avait créés. « Les chiffres publiés sont très décevants, ils ravivent les craintes d’un retour en récession de l’économie américaine et renforcent la probabilité de voir la Réserve fédérale américaine adopter des stimulants monétaires », a jugé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets à Londres. En effet si  le taux de chômage est stable à 9,1%, ce résultat est surtout du à la révision en baisse des chiffres de juillet : 85 000 au lieu de 115 000 annoncés ; même révision aussi en juin 20 000 emplois au lieu de 46 000 annoncés. Le privé a créé seulement 17 000 emplois alors qu’on espérait 100 000  (+ 154 000 en juillet). Dans le secteur manufacturier, on  a supprimé 3.000 emplois, alors qu’on espérait 4.000 créations d’emplois après +36.000 (révisé de +24.000) en juillet. Le public a supprimé 17.000 emplois, après en avoir détruit 71.000 en juillet (révisé de -37.000). Grâce à ces révisions en baisse des chiffres du mois précédent, on parvient ainsi à afficher une stabilité du taux de chômage. Reste à savoir si Obama qui va annoncer un plan de relance et Ben Bernanke disposent réellement de munitions pour inverser la tendance. Rien n’est moins sûr. Obama, qui vient d’obtenir le relèvement du plafond de sa dette, ne peut engager de nouveaux moyens budgétaires sans fragiliser encore un peu plus son endettement. Par ailleurs, il ne faut pas compter sur les conservateurs pour l’encourager dans ce sens sans réductions au moins équivalentes d’autres dépenses. Les marchés espéraient- et espèrent toujours- que la FED annoncera le 20 septembre des nouvelles mesures d’assouplissement monétaire pour relancer l’économie. En fait, il semble bien qu’une nouvelle politique de type QE3 ne sera pas retenue par la FED d’autant que la politique QE2 n’a pas donné les résultats escomptés ;Il y aura sans doute des mesures de stimulations  monétaires mais à caractère plus technique qu’un QE3.La situation révèle que les Etats-Unis sont bien entrés maintenant dans une phase de récession, témoin l’indice  ISM du secteur manufacturier en recul ( d’où la suppression de 3000 emplois en août). Le moral des ménages américains en août est à son niveau le plus bas depuis avril 2009. , les américains, comme les européens taillent dans leurs dépenses. Le  Prix des logements aux Etats-Unis est encore en baisse en juin, selon l’enquête Case-Shiller. Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont par ailleurs reculé de 1,3% au mois de juillet, leur plus forte baisse depuis janvier, selon les chiffres du département américain du commerce. Par ailleurs,  l’indice de confiance des chefs d’entreprises chute  en août à son plus bas niveau depuis un an et demi, soit le sixième repli mensuel consécutif. Les mauvais indicateurs commencent à tomber. Juillet et août seront très mauvais. La croissance s’oriente vers la récession. Obama a du réviser à la baisse son objectif de croissance ainsi que celle concernant le déficit budgétaire. Le  FMI s’apprête à réviser fortement les prévisions de croissance aux Etats-Unis. En juin, on comptait sur une progression du PIB américain de 2.5%, la prochaine prévision retient seulement 1.6% pour 2011. Il faut rappeler que la croissance avait enregistré une progression de 3% en 2010. En fait ces prévisions du FMI devront être sérieusement revues à la baisse avec les mauvais chiffres du second semestre. Les Etats-Unis (comme l’Europe) cumule désormais trois handicaps aux interactions cumulatives : la récession, l’endettement et l’inflation. Cette fois, il sera bien difficile aux marchés de trouver quelques motifs d’espoir susceptibles de provoquer des rebonds techniques significatifs ; il y a davantage à parier que, pour les jours et les semaines à venir, les investisseurs vont fuir les valeurs à risque au moins jusqu’à la décision de Ben Bernanke du 20 septembre. Une quinzaine très agitée et très volatile est à prévoir. 

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