Budget Fillon : un répit provisoire
F ; Fillon a sans doute obtenu un répit de quelques semaines ; les annonces budgétaires vont rassurer pendant un petit moment. Malheureusement la sortie prochaine d’indicateurs économiques très décevants va remettre en cause la pertinence de ces mesures. Les prochaines statistiques sur le chômage et la consommation vont discréditer les perspectives de croissance notamment pour 2012, donc accroitre le déficit budgétaire et la dette.
Sans le tassement de la croissance, il fallait trouver environ 10 milliards (de recettes en plus et de dépenses en moins) Le gouvernement français annonce aujourd’hui les mesures pour boucher ce trou: 1 milliard en 2011 et 11 milliards en 2012. Le trou budgétaire s’est approfondi puisque les perspectives budgétaires étaient fondées sur une croissance de 2.% alors qu’il faudra se contenter de 1.5 à 1.6%. Fillon retient désormais une perspective de 1.75% en 2011 et 2% en 2012 pour ne pas atteindre le moral des consommateurs et des investisseurs. Ce qui permet en outre de surévaluer les recettes donc de réduire fictivement le montant du futur déficit budgétaire. Même sous essimé, le ralentissement économique implique des ajustements supplémentaires. Ce ne sont plus 11 milliards d’économies qu’il faut trouver avec le ralentissement mais plus d’une quinzaine, cela pour respecter les objectifs de déficit. En effet la France s’est engagée à réduire le déficit public de 7,1% du produit intérieur brut fin 2010 à 5,7% fin 2011, 4,6% fin 2012 et 3% fin 2013. Avec ces mesures, on dépassera les 6% de déficit budgétaire en 2011. En 2012, la prévision de croissance à 2.% est obsolète, elle sera de l’ordre de 1%, du coup on sera au moins à 6% de déficit budgétaire et non à 4.5% comme l’annonce F.Fillon. Conclusion, on ne pourra jamais atteindre l’objectif de 3% fin 2013. Le réajustement budgétaire est donc dépassé avant d’être adopté. Sur le détail, on rabote une partie des niches fiscales et sociales, on crée pour des raisons électorales un prélèvement symbolique sur les « riches » (plus de 50 000 euros de revenus) et on réduit à la marge les dépenses puisque pour l’essentiel elles sont contraintes par le fonctionnement. C’est donc un budget d’équilibre théorique compromis entre la réalité et les contraintes électorales. F.Baroin ( qui n’est cependant pas sans qualité), se soumet d’autant plus facilement à ces « exigences financières électorales », que comme C. Lagarde, il ne connaît rien à l’économie.
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