Comme nous l’indiquions dans un article intitulé » sécurité routière : le tabou », il ne faut pas remettre en cause le rapport à la voiture. Le gouvernement a reculé sous la pression prenant le contre-pied total de ses propres décisions. On se demande qui peut être satisfait d’un tel revirement. Peut-être les députés frondeurs qui ont peur de ne pas être réélus mais pas la sécurité routière qui passe derrière de basses préoccupations électoralistes.
Personne ne peut évidemment comprendre un tel revirement en quelques jours. On passe en effet d’une position visant à supprimer les panneaux d’avertissement de radars à l’installation de « radars dits pédagogiques » visant précisément à informer les automobilistes de ces radars. Comme s’il était nécessaire d’investir dans des équipements pour informer les conducteurs de leur vitesse. Le compuer de vitesse sur chaque automobile semble pourtant avoir déjà cette fonction essentielle. En réalité, ce sont ceux qui ont pour habitude de dépasser les vitesses autorisées qui se réjouissent. C’est un camouflet grave pour la sécurité routière. Des panneaux avertisseurs pour quoi faire
On se demande d’abord pourquoi, il est nécessaire d’avertir de l’existence de radar dont l’objet est de sanctionner les infractions. Hormis peut-être pendant une période d’expérimentation ces panneaux n’auraient jamais dû exister. Lors des contrôles inopinés des services de l’ordre, il n’y a bien évidemment aucune sorte de préavis; Au contraire puisque le plus souvent la police ou la gendarmerie choisissent à dessein des lieux de contrôle difficilement repérables. Pourquoi dès lors faire une distinction entre radars fixes et radars mobile. Une politique du chiffres contestable
On peut légitimement se plaindre des sanctions lorsque les infractions dépassent quelques kilomètres heure; dépassements qui ne remettent pas en cause la sécurité. Ils sont malheureusement le fruit d’une politique du chiffre qui confond les infractions graves et les infractions très marginales; Au delà, cela permet également de dresser un tableau plutôt flatteur de la lutte contre la délinquance en mélangeant tout. A la décharge de la plupart des forces de l’ordre, il faut une nouvelle fois souligner que la sécurité routière n’est qu‘une de leurs fonctions et qu‘ils ne disposent pas des moyens pour lutter efficacement contre l’insécurité sur la route. On remplace donc l’approche qualitative par l’approche quantitative pour satisfaire la hiérarchie. Un revirement qui aura des conséquences
Le lobby automobiliste irresponsable a gagné cette bataille; cette victoire va peser sur la psychologie moyenne du conducteur qui va se trouver renforcé dans son rapport culturel à la voiture et à son caractère tabou. Or c’est précisément ce rapport culturel qui crée les principales conditions d’insécurité en particulier en ce qui concerne l’alcoolémie et les dépassements de vitesse. On peut certes critiquer les mesures à caractère trop générales qui font abstraction des facteurs explicatifs réels des accidents mais personne ne peut contester que la vitesse comme l’alcool sont des éléments essentiels de l’insécurité. Nos députés se montrent moins vindicatifs quand il s’agit de lutter contre le manque de compétitivité économique, c’est bien dommage pour l’économie et pour la sécurité routière.